Eligibilité au Ségur 2 : critères et bénéficiaires concernés
Des agents exerçant la même fonction n’ont pas tous accès à la Prime Ségur 2. L’attribution varie selon l’établissement, le statut contractuel et la convention collective applicable, malgré l’annonce d’une généralisation. Certaines catégories de personnels médico-sociaux restent exclues, tandis que d’autres bénéficient d’une revalorisation automatique.
Le montant et la procédure de versement dépendent du secteur d’activité et du type d’employeur. Les critères d’éligibilité diffèrent pour les agents titulaires, les contractuels et les salariés du privé non lucratif, générant des disparités persistantes entre professionnels exerçant pourtant des missions similaires.
Plan de l'article
Comprendre la prime Ségur 2 en 2025 : nouveautés et évolutions par rapport aux précédentes éditions
La prime Ségur ne cesse de se réinventer. Instaurée pour répondre à la fatigue et à l’engagement des personnels de santé pendant la crise du Covid-19, cette mesure s’est d’abord installée à l’hôpital avant de s’étendre bien au-delà. L’évolution s’est faite à grands pas : les décrets du 28 avril 2022 ont posé les bases, puis l’arrêté du 25 juin 2024 a élargi la portée de la prime, gravant dans le marbre sa vocation à mieux reconnaître la contribution des acteurs du secteur sanitaire et social, pas seulement hospitalier.
Les Accords Laforcade ont marqué un tournant, rendant la revalorisation accessible à une large palette de métiers : travailleurs sociaux, agents d’ESSMS publics, salariés associatifs, personnels paramédicaux, aides à domicile… Ce mouvement d’ouverture, baptisé extension Ségur, a permis à de nouvelles professions d’entrer dans le champ de la revalorisation salariale. La mesure concerne aujourd’hui l’ensemble de la fonction publique hospitalière, d’État et territoriale, sous réserve de respecter les critères inscrits dans le code de l’action sociale.
En 2025, une nouveauté s’impose : la prime Ségur prend la forme d’un complément de traitement indiciaire (CTI). Ce changement, attendu depuis longtemps par les agents, ancre la revalorisation dans le calcul des pensions de retraite. La réforme s’applique rétroactivement au 1er avril 2022, renforçant la pérennité du dispositif voulu par l’État et les syndicats signataires du Ségur de la santé.
Quels sont les critères d’éligibilité et qui peut bénéficier de la prime cette année ?
L’accès à la prime Ségur 2 s’est élargi bien au-delà des murs de l’hôpital. Les professionnels de santé restent en première ligne, mais de nombreux autres métiers rejoignent désormais la liste des bénéficiaires. Sont concernés les agents titulaires et contractuels dans la fonction publique hospitalière, d’État ou territoriale, ainsi que les salariés du secteur privé non lucratif. L’extension vise aussi les professionnels des établissements sociaux et médico-sociaux (ESSMS), les EHPAD, les structures d’aide à domicile, les services dédiés au handicap.
Voici les principaux profils qui peuvent prétendre à la prime Ségur 2 :
- Professionnels de santé (infirmiers, aides-soignants, sages-femmes, etc.)
- Travailleurs sociaux et éducateurs spécialisés
- Personnels paramédicaux (ergothérapeutes, psychomotriciens …)
- Aides à domicile relevant des structures publiques ou associatives
- Agents socio-éducatifs des trois fonctions publiques
- Salariés des structures sanitaires, sociales et médico-sociales du secteur privé non lucratif (BASS)
Pour bénéficier de la mesure, il faut occuper un poste dans un établissement ou un service inscrit sur la liste prévue par l’arrêté du 25 juin 2024. Cette condition s’applique que l’organisme soit public, territorial ou associatif. À noter : le secteur privé lucratif est exclu du dispositif. Selon leur statut et la structure qui les emploie, les agents touchent la revalorisation sous forme de complément de traitement indiciaire (CTI) ou d’un équivalent salarial.
Montants, démarches et spécificités selon les métiers et secteurs concernés
Le montant de la prime Ségur reste une question centrale pour les agents et salariés concernés. Dans la majorité des situations, il s’agit de 183 € nets par mois, versés sous forme de complément de traitement indiciaire (CTI), ce qui permet la prise en compte pour la retraite. Dans certains cas particuliers, selon le secteur, le métier ou l’échelon, la somme peut grimper jusqu’à 1 500 €. Pour les agents de la fonction publique hospitalière et d’État, le versement intervient de façon automatique ; aucune démarche n’est nécessaire.
Les agents de la fonction publique territoriale ou certains salariés du secteur privé non lucratif doivent, eux, formuler une demande auprès de leur employeur ou passer par la plateforme dédiée du ministère. Cette distinction alimente parfois un sentiment d’inégalité, surtout entre professionnels exerçant des fonctions comparables.
Le financement de la prime s’appuie sur plusieurs acteurs : État, Sécurité sociale, départements, CNSA. Chaque établissement ou service reçoit une dotation spécifique pour assurer la mise en œuvre du dispositif auprès de ses agents. Pour le secteur du numérique en santé, la gestion transite par l’ASP et suit une procédure en deux temps : 40 % d’avance, puis le solde de 60 % une fois les justificatifs déposés sur la plateforme de téléservice Ségur.
Le dispositif s’adapte selon les métiers : infirmiers, aides-soignants, éducateurs, assistants sociaux ou personnels paramédicaux voient le montant et les modalités varier selon leur secteur et leur convention collective. Pour les structures privées non lucratives, tout dépend aussi de la validation par les autorités compétentes, ce qui peut entraîner des délais supplémentaires. Un point clé pour le secteur du numérique : seules les solutions logicielles inscrites sur la liste de l’ANS ouvrent droit au financement Ségur du numérique.
La Ségur 2 progresse, mais son application reste un patchwork de situations. Pour certains, la revalorisation ne se négocie plus ; pour d’autres, la bataille administrative continue. Les lignes bougent, mais la carte des bénéficiaires laisse encore quelques zones blanches. Demain, peut-être, la promesse d’un égal traitement sera-t-elle tenue jusque dans les dernières travées du médico-social.
