Maladies chroniques les plus courantes en Belgique
Un chiffre, brut et implacable : en Belgique, près d’un adulte sur trois vit avec au moins deux affections de longue durée, selon Sciensano. Les dépenses de santé liées à ces pathologies représentent plus de la moitié du budget alloué aux soins. Les chiffres alarmants de prévalence ne reflètent pas seulement un vieillissement de la population, mais révèlent aussi l’impact de facteurs sociaux, environnementaux et comportementaux.
Les dispositifs de prise en charge et de prévention restent aussi accessibles, malgré les politiques publiques en place. Cette réalité alimente des inégalités persistantes et pose des défis majeurs pour le système de santé et la société dans son ensemble.
Plan de l'article
Les maladies chroniques en Belgique : une réalité qui touche un quart de la population
D’après les analyses de Sciensano, ce sont près de 25 % des Belges qui vivent avec au moins une maladie chronique. Ce n’est pas un détail statistique : ces affections de longue durée s’inscrivent durablement dans la vie quotidienne. Parmi les plus répandues, on retrouve l’hypertension artérielle, le diabète, les maladies cardiovasculaires et les maladies respiratoires chroniques. L’allongement de la durée de vie, mais aussi l’évolution des habitudes et l’exposition à divers facteurs environnementaux, participent à cette forte prévalence.
Le poids financier est tout aussi frappant : la prise en charge des maladies chroniques absorbe désormais plus de la moitié des budgets de soins. Les personnes âgées sont particulièrement concernées, cumulant la majorité des diagnostics. On observe aussi des différences selon le sexe : certaines maladies touchent davantage les femmes, comme certaines affections articulaires, tandis que les hommes sont plus exposés aux maladies cardiovasculaires.
La situation économique et le niveau d’éducation jouent également un rôle : la prévalence varie selon ces critères, et les disparités régionales subsistent. L’accès aux soins et la répartition des ressources médicales ne sont pas uniformes sur le territoire.
Voici trois points clés à retenir sur l’ampleur du phénomène :
- Un quart de la population belge vit avec une affection chronique.
- Les dépenses de soins de santé associées à ces maladies continuent d’augmenter.
- Le vieillissement démographique contribue à la hausse des diagnostics.
Quelles sont les pathologies les plus fréquentes et comment évoluent-elles ?
Les maladies chroniques les plus courantes en Belgique occupent une place centrale dans le paysage de la santé publique. En tête, l’hypertension artérielle, puis le diabète de type 2, les maladies cardiovasculaires et les maladies respiratoires chroniques comme la BPCO ou l’asthme. On observe une nette augmentation de leur prévalence chez les plus de 65 ans.
Le phénomène de multimorbidité, c’est-à-dire plusieurs maladies chroniques pour une même personne, se développe fortement. Les données de Sciensano sont sans appel : de nombreux patients cumulent deux pathologies ou plus, ce qui complique les soins et pèse sur la qualité de vie.
L’évolution n’est pas uniforme : le diabète ne cesse de gagner du terrain, sous l’effet conjugué de l’évolution des modes de vie et du vieillissement. Les maladies respiratoires chroniques progressent plus lentement, mais restent préoccupantes à cause du tabac et de la pollution.
Quelques chiffres illustrent cette réalité :
- L’hypertension artérielle touche près d’un adulte sur cinq.
- Le diabète concernerait environ 6 % des adultes.
- La BPCO et l’asthme restent parmi les affections respiratoires les plus fréquemment déclarées.
Le sexe a aussi son importance : l’ostéoporose et l’arthrose se manifestent plus souvent chez les femmes, tandis que les maladies cardiovasculaires dominent chez les hommes. Sur le plan géographique, la fréquence des maladies chroniques varie encore entre la Flandre, la Wallonie et Bruxelles.
Vivre avec une maladie chronique : ressources, accompagnement et pistes d’action
Pour des milliers de Belges, vivre avec une maladie chronique bouleverse l’organisation du quotidien. Face à la persistance des symptômes, il devient indispensable de bénéficier d’un accompagnement structuré. Le généraliste, souvent coordinateur, collabore avec une équipe pluridisciplinaire : infirmier, kinésithérapeute, nutritionniste ou psychologue. Les centres d’expertise régionaux, présents sur tout le territoire, proposent des prises en charge adaptées à chaque affection chronique.
La prévention prend une dimension nouvelle. Campagnes d’information, dépistages ciblés, programmes d’éducation thérapeutique : tout est mis en œuvre pour permettre aux patients de mieux gérer leur santé au quotidien. Sciensano a mis en évidence que l’accès à l’information et le niveau d’éducation jouent sur la capacité d’autogestion des patients.
L’innovation technologique transforme les pratiques. Applications mobiles de santé, dispositifs de suivi à distance, plateformes d’eHealth : ces outils permettent de collecter et d’échanger des données médicales de façon sécurisée, ce qui facilite l’ajustement des traitements sans nécessiter de multiples déplacements. Depuis la pandémie, la télémédecine a trouvé sa place dans le dispositif des soins à distance.
Les évolutions récentes offrent de nouvelles opportunités :
- Le patient chronique dispose désormais d’outils numériques pour suivre ses paramètres, communiquer avec son équipe soignante et adapter ses habitudes de vie.
- Les dépenses de santé sont désormais observées de près, ce qui encourage à innover tout en préservant le lien humain, socle de la relation thérapeutique.
La collaboration entre professionnels de santé, l’enrichissement des actions de prévention et l’essor des solutions connectées ouvrent une nouvelle page pour celles et ceux qui vivent avec une affection chronique. Les défis restent immenses, mais chaque innovation, chaque initiative collective dessine le chemin vers une société où la maladie ne dicte plus toute la partition.
